De toutes les peurs, celle des rats est chez l'homme la plus profondément enracinée. Non sans raison !


Dans le secret de leur repaire, à seulement quelques heures de Londres, les rats mutants s'étaient reproduits. Les hommes n'avaient pas encore décelé leur présence.

Les jeunes rats ne tenaient plus en place, en proie à une faim qu'ils ne comprenaient ni ne pouvaient satisfaire.

Mais le monstrueux mutant qui les dominait, leur cerveau, leur ancêtre à tous, lui, savait et se souvenait. La bave coulait de sa gueule quand il se rappelait le goût de la chair humaine.

PROLOGUE

Il y avait cinq jours que le rat était prisonnier de la cave. C'était une femelle. Elle était allée se cacher dans un coin, derrière de vieilles étagères, pour mettre bas puis, quand elle avait voulu répondre à l'appel qui s'était mis à résonner dans sa tête, elle s'était trouvée coincée par une lourde porte de fer. Le son n'avait pas cessé pendant cinq jours. Lancinant, monotone, étale, il avait presque rendus fous la mère et ses petits. Mais ils avaient trouvé de quoi se nourrir en abondance car les habitants de la maison avaient contrevenu aux ordres du gouvernement en gardant des provisions et en fermant leur cave qui ainsi, ne put être nettoyée.

Ils avaient prévu -c'était de petits commerçants avisés- qu'au retour de la population, il y aurait de gros problèmes de ravitaillement pendant les quelques premiers jours, avant que les choses ne reviennent à la normale et ils comptaient bien s'enrichir avec un peu de marché noir.

Les rats se gorgèrent de nourriture. Les petits grandissaient et grossissaient chaque jour. Ils étaient déjà brun foncé, presque noirs. A l'exception d'un seul. Seuls quelques poils blancs piquaient son corps rose, presque blanc. Apparemment, il dominait les autres qui lui apportaient sa nourriture et se relayaient pour maintenir la chaleur de son corps en l'entourant du leur. Adjacente à sa tête, juste devant le garrot épais, une étrange excroissance, comme une bosse, avait fait son apparition.

Patiemment, ils attendaient le retour de la population.